samedi 9 février 2008

Comunidades de Nueva Tondolique y Illahua Grande

Nous arrivons à Tondolique en début d'après-midi, vraiment fatiguées, mais la journée est loin d'être finie!


Nous avons rendez-vous à la salle communale du village pour terminer la formation de 14 personnes entammée lors de notre dernière visite. Et là, mauvaise surprise, ils ne sont que 7 au rendez-vous. Ben oui, la date tombe mal nous expliquent-ils. C'est justement le jour de la formation touristique à Tondoliqué... Quid? Un employé du ministère du tourisme équatorien vient rendre visite à la communauté afin de leur expliquer comment tirer parti de leurs richesses naturelles à des fins pécunières. Dans quel but? Récolter des fonds pour mettre en place des activités vivrières telles l'élevage d'animaux mineurs (cochon d'inde, poules, lapins...), des micro-entreprises d'artisanat pour permettre aux femmes de tirer profit de leurs connaissances manuelles (tissage, confection de paniers crochetés, broderie...), et des centres de formation pour donner plus de capacités aux membres de la communauté. L'idée est plutôt bonne, sauf que ces projets ne se mettrons pas en place en claquant des doigts, et que pour cette fois, ça ne fait pas notre affaire!



Nous entamons donc la formation avec les personnes présentes, et là, re-désilusion, il ne reste pas grand chose du travail réalisé la dernière fois...On reprend donc tout depuis le début, afin de raffraîchir les souvenirs, et on décide d'emmener les deux personnes les plus au point à notre intervention du lendemain, afin qu'ils puissent s'exercer en direct live.



Après un délicieux repas dans la maison d'Andrès, nous nous appretons à passer une nuit froide! Et oui, à cette altitude, la température descend très bas la nuit... et pour éteindre la lumière dans notre petite chambre, ben faut dévisser l'ampoule (accessoirement seule source de chaleur dans la pièce!), et ça, ça fait peur!!


Samedi 18 août – Tondolique Comunidad de Illahua Grande

Profitant de notre séjour à Tondoliqué, village situé à 3800 m d’altitude, il était opportun d’intervenir dans d’autres communautés alentours. Nous nous sommes donc rendues à celle de Illahua Grande, emmenant avec nous Antonia, Tomás et sa femme, les trois personnes selectionnées parmi nos candidats à la formation de la veille.


Assister à la charla était un moyen pour eux d’observer comment aborder le sujet de la contraception, et quelles informations il est nécessaire d’acquérir pour recevoir une attestation prouvant leur aptitude à informer les gens. Vigilence, car en Equateur, le diplôme a parfois plus d’importance que les réelles capacités… Il serait très périlleux de notre part de “donner” une attestation sans avoir la garantie de l’acquisition des connaissances et la prestation, surtout sur ce sujet!

Pour rejoindre Illahua Grande, communauté située sur la crète de la montagne opposée, point de camionnettes! Il a fallu compter sur nos pieds et nos chaussures à “crampons” pour l’atteindre! Concrêtement, cela signifie 30 minutes de marche à travers champs, dans la boue et sous un crachin humide digne de notre bonne vieille Normandie rencontrant toutes sortes d’animaux de la ferme et saluant de la main leurs propriétaires béchant la terre.



Après cette marche ô combien risquée (et oui, ça glisse!), nous avons été heureuses une fois de plus de constater que, comme d’habitude, le public est arrivé au compte goutte, à ”l’heure équatorienne”, sachant que l’intervention était prevue à 9h du matin et reconfirmée la veille au soir. Nous avons attendu seulement 1h pour commencer!



La charla a finalement été donnée dans la chapelle du village dans laquelle une quarantaine de personnes, ainsi que le pasteur, étaient présents. Ce dernier, issu de l’église évangéliste nous a causé quelques frayeurs en se présentant et en prenant la parole en public. En effet, ce mouvement du protestantisme est généralement contre les contracptifs, invoquant comme raison qu’ils sont avortifs. Mais dans le cas présent, il s’est montré très favorable à ce que nous disions, posant même de nombreuses questions. Rappelons que les pasteurs ont le droit d’avoir une femme (et donc d’avoir des relations sexuelles). Selon ses propres termes, son intérêt est d’être heureux avec ses quatres enfants, tout en étant sûr de ne pas en avoir d’autres!


Une malette pédagogique lui a d'ailleurs été remise afin de permettre à la communauté de se constituer un petit fond documentaire en matière de sexualité, et de trouver ainsi toutes les réponses à ses questions.







L'intervention s'est déroulée dans le froid et l'humidité quotidiens à cette altitude, mais avec un bon niveau d'attention du public. Antonia, la femme de Andrès (cabildo de Tondolique), a réalisé toute seule la présentation en quichua du préservatif masculin, devant une assistance enthousiaste!



Après cela, nous avons été invités dans la cantine de la garderie à manger un délicieux cochon d’Inde frit avec des pommes de terre et de la sauce aux cacahuètes. Ce met délicieux est un plat de fête, offert aus hôtes de marque lors d’occasions exceptionnelles. Les indigènes sont toujours surpris d’apprendre qu’en France, les cochons d’Inde sont des animaux de compagnie et rien d’autre! Pour échanger sur le sujet, nous nous amusons à leur dire que les Français raffolent des escargots et des cuisses de grenouille. Imaginez la tête qu’ils ont fait à ce moment-là!


De retour à pied à Tondolique, les malettes pédagogiques ont été distribuées et à la grande déception de nos trois personnes en cours de formation, les fameux diplômes attestant de leurs compétences à promouvoir à leur tour les informations concernant l’éducation sexuelle n’ont pas été remis. Et non, il faudra travailler encore! Nous leur avons expliqué qu’une ultime séance serait nécessaire pour qu’ils soient aptes à recevoir ce certificat.



Après une bonne heure d'attente avant l'arrivée de la camionnette, nous redescendons à Quisapincha, puis à Ambato avant de rejoindre Quito 4h après.

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